« Axell-ération », 1965, dans la collection permanente du MoMA à New York.

Avec cette nouvelle acquisition, la première par un grand musée américain grâce au mécénat de Steven et Alexandra Cohen, l’œuvre de l’artiste belge Evelyne Axell se trouve maintenant de manière permanente dans quelque uns des plus grands musées d’art moderne du Monde; la Tate Modern à Londres, le Centre Pompidou à Paris, le Museum Moderner Kunst (mumok) à Vienne, le Museu Coleção Berardo à Lisbonne ainsi que dans les musées belges comme les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, le SMAK à Gand, le Design Museum Brussels, le MuZEE à Ostende et, bien entendu, Le Delta à Namur, sa ville natale. Elle est également présente dans de grandes collections comme la Collection François Pinault à Paris et Venise, la Fondation Bracco à Milan, la Fondation Gandur à Genève et la Andy Warhol Foundation à New York.

Axell-ération, 1965.

Axell-ération dans la presse:

Artforum

Le pseudo-autoportrait d’Evelyne Axell, Axell-ération, 1965, représente une paire de pieds chaussés de bas et de talons aiguilles rouges vernis appuyant sur les pédales d’une automobile : Comme le suggère le titre du tableau, les pieds en question appartiennent à un sujet actif, maître de son auto-représentation. Un an plus tôt, son mari, le cinéaste belge Jean Antoine, a réalisé le documentaire Dieu est-il Pop ? dans lequel il demandait à James Rosenquist, Allen Jones et d’autres quel rôle ils accordaient à une femme dans leurs tableaux. Pour Jones, le corps de la femme n’était qu’une forme; et la fragmentation qu’opère Axell n’est rien d’autre qu’une riposte à une telle attitude, définie par un regard masculin qui s’appuie sur des tactiques de cadrage et de déshumanisation.

Anya Harrison (2021)

Axell-eration est le titre qu’Evelyne Axell, qui a abrégé son nom en Axell neutre, au début de sa carrière artistique, a donné à l’un de ses tableaux en 1965, et maintenant « Axelleration. Evelyne Axell 1964-1972 » est le titre de la première grande exposition personnelle en Allemagne de cette artiste belge, décédée dans un accident de voiture en 1972. Le tableau montre les pédales d’une automobile actionnées par une femme portant des talons hauts rouges. Plusieurs caractéristiques du pop art sont ici réunies : la fascination pour la vitesse et la voiture en tant que symbole d’un nouveau style de vie moderne, les couleurs vives et l’accent mis sur les surfaces bidimensionnelles ressemblant à des pochoirs, empruntées à l’esthétique publicitaire, et enfin, l’érotisation du corps féminin par l’utilisation du gros plan quasi-cinématographique. Mais la femme ici n’est pas seulement l’objet du regard, le point focal du désir. Elle est active, c’est elle qui met le pied sur l’accélérateur, qui « axéllère ».

Astrid Wege (2011)

Le quotidien de l’art

À l’image de la trop mal connue Evelyne Axell, artiste belge disparue en 1972 à l’âge de 37 ans dans un accident de voiture : parmi ses œuvres au franc érotisme, sa troublante toile prémonitoire Axell-ération (1965) illustre dans des couleurs acides la fougue du désir féminin par des pieds cambrés dans des escarpins glossy, actionnant les commandes d’un véhicule en roue libre sur l’autoroute du plaisir. Wizz!!!

Magali Lesauvage (2021)

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