Exposition « Evelyne Axell: Body Double » au Muzeum Susch.

En Suisse le Muzeum Susch propose une des plus importantes expositions individuelles d’Evelyne Axell en dehors de sa Belgique natale depuis près d’une décennie.

Photo Maja Wirkus

Evelyne Axell : Body Double
1er août 2020 – 31 mai 2021
Du jeudi au dimanche de 11 à 17 heures.

Un peu comme une provocation pour une artiste considérée par les historiens de l’art comme « proto-féministe », l’exposition «Evelyne Axell : Body Double» est organisée dans un ancien monastère du 12ème siècle superbement rénové par la mécène polonaise Grażyna Kulczyk. Situé dans un petit village de 200 habitants le Muzeum Susch a obtenu le prix du Bâtiment Suisse de l’Année 2019 grâce à son architecture à la fois audacieuse et respectueuse.

Photo Andrea Badrutt

L’exposition rassemble une soixantaine d’œuvres, dont certaines inédites et d’autres qui n’ont plus été accessibles au public depuis très longtemps et proviennent de collections situées à New York, Toronto, Londres, Varsovie ou Paris, mais aussi des documents photographiques, des extraits de films et des projets répartis dans une douzaine de salles, une disposition particulièrement bien adaptée à une visite en toute sécurité sanitaire.  

Photo Maja Wirkus

Pour les commissaires d’exposition Anke Kempkes, historienne de l’art et critique d’art, et Krzysztof Kościuczuk, directeur artistique du Muzeum Susch, Evelyne Axell, qui fut l’élève de René Magritte,  a filtré le vocabulaire contemporain du Pop Art à travers une lecture personnelle du Surréalisme.

Photo Maja Wirkus

L’exposition « Body Double » reprend le motif – presque obsessionnellement récurrent – du « double » dans les compositions d’Evelyne Axell. Celles-ci vont de nus féminins identiques et idéalisés, engagés dans un dialogue, pris sur le vif comme dans une frise grecque, ou ressemblant aux gardiennes d’un portail menant à un territoire inexploré, à des doubles autoportraits de femmes jumelles absorbées dans une étreinte ou un baiser.

Photo Anke Kempkes

Le seul trait distinctif est la couleur de leur peau -noire et blanche – en résonance avec un film expérimental du même titre qu’elle réalisa en 1967 ainsi que le film dont elle écrivit le scénario et fut l’actrice principale, « Le crocodile en peluche » (1963), narrant les déboires d’un couple mixte entre une belge et un congolais peu après la décolonisation.  Des extraits de ces films sont présentés dans l’exposition qui met aussi l’accent sur l’engagement d’Evelyne Axell pour les droits civiques aux USA, l’égalité entre noirs et blancs, entre hommes et femmes, la lutte des jeunes contre la guerre (à l’époque du Vietnam) et la protection de la nature et de l’environnement. Des thèmes qui, malheureusement, sont toujours d’actualité aujourd’hui près de cinquante ans après sa mort.

Muzeum Susch
Surpunt 78
CH-7542 Susch
Téléphone : +41 (0)81 861 03 03
E-mail : info@muzeumsusch.ch
Web : https://www.muzeumsusch.ch

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