Exposition à la Galerie Patrick Derom.

The Sixties seen by
Evelyne Axell.

 Du 4 octobre au 18 novembre 2006.

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Pour la première fois depuis plus de vingt cinq ans des oeuvres d’Axell sont exposées dans une galerie privée de Bruxelles.
Dans un article paru dans « La Libre Belgique », Claude Lorent exprime son enthousiasme pour une œuvre qu’il apprécie depuis le début. 

« Après un incompréhensible silence de près de vingt ans, l’oeuvre de l’artiste belge Evelyne Axell, l’une des rares femmes peintres à oeuvrer dans la ligne du pop art, est revenue à la une de quelques musées en Belgique, centres d’art et galeries à l’étranger. Enfin, une importante galerie d’art sur la place de Bruxelles, avec ramifications new- yorkaises, offre une magistrale exposition d’une oeuvre de premier plan en tous points de vue.

Après un succès belgo-français assuré dès les premières expositions en 1967, ses premières peintures ne datant que de 1964, Evelyne Axell (1935-1972), poursuit son oeuvre en une sorte de frénésie jouissive qui libère le tableau de son carcan traditionnel et confirme son engagement de femme libre alors que percent les premières bulles d’une révolution sexuelle et féministe de belle mémoire.

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Oeuvre jubilatoire
Son oeuvre est jubilatoire, elle est ce rêve de paradis, harmonie entre la nature et les êtres humains, qu’elle évoque en ses dernières peintures. Trop tôt enlevée à la vie, elle aura commis une oeuvre fulgurante, foncièrement singulière et résolument novatrice. Peu d’artistes ont accompli en si peu de temps, une telle rupture et une telle avancée qui restent essentielles dans les annales de l’art et marquent son histoire.

En la salutaire révision opérée en fin du siècle dernier, il est heureusement quelques esprits vifs et ouverts à avoir saisi la place originale et audacieuse qu’occupe cette démarche dans ce qu’il est convenu d’appeler le courant du pop’art mais qui débouche en ce cas sur un engagement humain, féminin, social, partant politique; sur une libéralisation des corps et des conventions, des tabous.

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Eclatante modernité
Mais on n’oubliera pas au contact des oeuvres qu’Evelyne Axell est d’abord un peintre d’une éclatante modernité, profondément en connexion avec la fébrilité de son époque qui a cru pouvoir changer le monde.

Rapidement elle délaisse la toile et la couleur à l’huile, elle se lance dans l’expérimentation en choisissant les nouveaux matériaux du plexiglas à l’unalit et la couleur à l’émail.

Elle découpe les formes et les figures, multiplie les intégrations d’éléments étrangers du pneu à la fausse pelouse en passant par la fourrure, déborde du cadre, joue des transparences, des ombres colorées et des brumes opalines, pratique le happening et l’irrévérence du détournement aux dépens entre autres de la Vénus de Milo.

En un style personnel qui, curieusement connaît aujourd’hui un regain d’intérêt, elle dénude la femme avec délectation et sensualité.

Que l’on ne s’y trompe pas, pour foncièrement novatrices que soient ses options plastiques, elles ne sont point gratuites, participant toutes sans exception à un propos qu’elle souhaitait visiblement aussi évocateur que convaincant, aussi net qu’ouvertement érotique.

L’exposition est un fabuleux hommage à cette femme peintre, pionnière, qui sut traduire ses convictions profondes en des termes plastiques porteurs d’un dynamisme dont on perçoit aujourd’hui toute la portée véritablement visionnaire.  »

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Galerie Patrick Derom
Rue aux Laines, 1
1000 Bruxelles
Du mardi au samedi, de 10h30 à 18h30

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